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Europa Orientis

Pourquoi il ne faut pas sauver «la France» ?

9 Septembre 2018, 16:51pm

Pourquoi il ne faut pas sauver «la France» ?

 

 

En ces temps de crise économique et sociale, et de révélations multiples, la tendance chez de nombreux citoyens français est à la "dissidence", ou "résistance", du moins en prétention. Être dissident (Je me souviens que le vrai terme employé à l'époque, par ceux qui se battaient sur le terrain réel avant l'apparition des réseaux sociaux, était celui de "contestataires"...) est donc à la mode, et beaucoup s'en réclament à peu de frais (anonymat, virtualité de "l'action"), on voit donc fleurir ci et là des individus se réclamant du "sauvetage de la France", cela est désormais devenu commun. Cette prétention à vouloir "sauver la France", en réalité, nous en dit long sur l'état actuel d'indisposition de la population française à participer à une lutte populaire réelle.

 

 

"le piège du centralisme d'état, qui leur fait croire qu'il serait possible de sauver "la France", tout en ne vivant sur aucun territoire réel."

 

 

Car ces sauveurs auto-proclamés, sensés être informés, n'ont toujours pas compris le piège du centralisme d'état, qui leur fait croire qu'il serait possible de sauver "la France", tout en ne vivant sur aucun territoire réel. Le territoire réel étant celui sur lequel et par lequel on vit, en corps et en esprit, et non sous une forme abstractive comme le font tout ceux qui se revendiquent de "la France". "France" qui par ailleurs n'existe même plus officiellement au niveau étatique étant donné qu'elle fut remplacée par l'appelation de "république française", puis considéré, à l'aune de la "modernité", comme une société commerciale inscrite au registre du commerce international1.

 

 

"Le niveau supra-national n'est rien d'autre qu'un échelon supérieur du centralisme national, toujours dans la continuité du même processus uniformisant."

 

 

 

Sauver une "France", qui n'est qu'une abstraction puisqu'elle ne recouvre aucune réalité concrétè à échelle humaine, la seule échelle à laquelle les individus humains peuvent AGIR. La seule réalité que recouvre la france est ainsi d'ordre administrative (administration centralisée), en aucun cas territoriale. La réalité territoriale apparait à l'échelle régionale, et départementale, c'est à dire à un niveau dit "local", en opposition à "national" ou "global". J'avais ailleurs commencé à expliquer en quoi le centralisme d'état était déjà une globalisation, et doit donc être combattu au même titre que la globalisation au niveau supra-national. Le niveau supra-national n'est rien d'autre qu'un échelon supérieur du centralisme national, toujours dans la continuité du même processus uniformisant. Les différents peuples du monde, en Europe et ailleurs, qui luttent au niveau local et régional pour leur indépendance face aux impérialismes nationaux ont déjà parfaitement intégrés ces notions, et depuis longtemps; et restent des précurseurs et des modèles pour tout peuple ou partie d'un peuple cherchant à se libérer des jougs étatiques.

 

 

"toute pseudo insurrection populaire qui se revendiquerait d'une prise de pouvoir sur cette abstraction qu'on nomme 'la France' ne représentera jamais aucune menace pour le pouvoir en place ..."

 

 

"la France" se trouve donc, dans la modernité, tout à fait "inatteignable" par le commun des mortels, seuls les consortium internationaux, multinationales, banques et sociétés plus ou moins secrètes peuvent avoir une influence sur ce mastodonte nationale et administratif. Voilà pourquoi toute pseudo insurrection populaire qui se revendiquerait d'une prise de pouvoir sur cette abstraction qu'on nomme "la France" ne représentera jamais aucune menace pour le pouvoir en place qui possède la parfaite maitrise des lois de la centralisation depuis 200 ans.

 

 

La seule solution insurrectionnelle efficace se situe donc au niveau local et territorial. J'insiste sur le terme de territorial par tout ce qu'il implique. A savoir, La notion d'espace naturel, et du rapport éthique (et à un niveau supérieur, spirituel) entretenu avec ce même espace; également la notion du "lieu d'habitation", à savoir donc celui de sons habitus, lieu de ses habitudes, des traditions et coutumes qui en découlent logiquement.

 

 

 

Une cause (à défendre) seule n'est qu'une abstraction, elle se doit d'impliquer le concept de territorialité afin d'être défendue dans la réalité. Le territoire est l'espace qui donne l'accès au Réel humain, on peut remarquer que ce terme "humain", vient de la racine humus, qui fait référence à la terre, elle nous rappelle que la réalité humaine se déploie sur le lieu de l'espace terrestre, qui implique la réalité concrète du territoire.

 

 

"Cette lutte ne peut pas se contenter de n'être, elle aussi, qu'une abstraction [...] Elle se doit d'être en contact concret et réel avec les forces de cette nature vivante et de ce territoire promis..."

 

 

La priorité, au sein de la lutte est donc de faire face à "ce qui blesse" cette réalité humaine, et il s'agit ni plus ni moins que de cette urbanisation moderne galopante, qui existe pour couper l'humain de sa racine, tandis qu'une terre fertile lui est nécessaire pour déployer son potentiel humain authentique sans contrainte... L'individu qui se revendique donc de la lutte, qui n'est en fait à ce stade qu'un aspirant, se doit de combattre l'obstruction faite à sa propre nature ontologique d'être humain, obstruction qui implique la coupure d'avec cette terre, cet humus, qui est aussi cet "espace naturel". Cette lutte ne peut pas se contenter de n'être, elle aussi, qu'une abstraction, mais se doit d'aller plus loin pour se fondre dans la réalité du monde. Elle se doit d'être en contact concret et réel avec les forces de cette nature vivante et de ce territoire promis, ses vallées, ses cours d'eau, ses lieu-dits, son passé et sa mémoire... Voilà les individus réellement disposés à la lutte et à l'insurrection, ceux qui doivent être suivis ou en tout cas considérés en premier lieu.

 

 

"... une période de transition, entre l'urbanisation post-moderne, et le retour à l'espace naturel authentique..."

 

 

L'expression moderne de "Zad" utilisée dans les bocages de Notre-Dame-des-Landes, peu importe les raisons pour laquelle elle a été choisie, montre bien à quel point nous avons aujourd'hui affaire à une période de transition, entre l'urbanisation post-moderne, et le retour à l'espace naturel authentique, également lieu d'ancestralité 2. Le terme de "Zone" établi pourtant encore ce lien affectif avec l'espace de l'urbanité, quand en réalité les zadistes vivent et partagent un territoire, c'est à dire un espace naturel vivant. C'est donc de "territoire à défendre" dont il devrait être question désormais, avec tout ce que cette notion de territoire devrait recouvrir.

 

 

 

 

Date de création entreprise : 16/01/1947

Siret : 10000001700010

adresse : REPUBLIQUE FRANCAISE PRESIDENCE, 55 RUE DU FAUBOURG SAINT HONORE 75008 PARIS  ...

 

 

 

Dans les sous-bois du bocage les-dits zadistes reproduisaient le bruit des corbeaux pour effrayer les forces de la répression étatique, la même pratique utilisée par les tribus germaniques face au légions romaines des limes. Comment expliquer cette résurgence si ce n'est par une sorte d'atavisme réapparaissant à travers le contact avec la terre, toujours chargée de mémoire...

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